Stephen Malkmus

Retour sur scène

Après Pixies, au sein desquels Black Francis assurait le service minimum l'automne dernier, un autre groupe culte du siècle passé s'est reconstitué pour ravir les oreilles de ZOR au Zénith le 7 mai 2010 : Pavement. Voici décidément un dégât collatéral de la crise de l'industrie du disque : d'ex-groupes mythiques, dont les carrières en solo des membres piétinent un peu, ne peuvent plus vivre de leurs rentes et sont obligés de se reconstituer pour remonter sur scène, car de nos jours, il n'y a plus que ça qui paye vraiment.

Pavement nous est donc revenu. Pas de nouvel album (sauf une compil' et des rééditions "deluxe" augmentées de morceaux de "face B" et autres fonds de tiroirs plus ou moins dispensables). Stephen Malkmus, qui avait dû abuser de substances illicites, semblait ailleurs, comme un ouvrier qui aurait pris sa dose de blanc-sec avant d'aller pointer à l'usine. Les autres membres du groupe semblaient s'amuser un peu plus, même si la guitare de Spiral Stairs peinait à se faire entendre derrière celle de Malkmus. Bref, ce n'était pas le concert de Pavement du siècle, quoique ce fut pour ZOR le premier concert de Pavement de ce siècle, justement. Mais qu'importe si le leader charismatique du groupe boude un peu ? Du moment que la musique est là (et elle était bien là !). Un boulanger, on lui demande du bon pain, pas des sourires resplendissants et des sauts périlleux ! Eh bien c'est idem pour la musique  : ZOR a eu sa dose de Pavement, et tant pis si Malkmus n'était là que pour l'argent.

Et il y en a qui disent que le piratage tue la musique... Non, il oblige les divas du passé à se remettre en selle pour nous jouer de la musique, justement. Cela ne vaut-il pas mieux que de les laisser claquer leurs royalties dans des villas à Beverly Hills ? Vive le piratage, donc.
Avec un peu de chance même, la famille Ono/Lennon dans le besoin sera bientôt obligée de faire remonter John Lennon sur scène. ZOR a hâte.
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