Damon Albarn

Les séquelles du Clash

The Clash est mort au milieu des années 80, après avoir chamboulé le rock dès les débuts du mouvement punk (1977), et non sans avoir commis quelques incursions en territoire reggae, dub, funk ou pop.
Joe Strummer, le chanteur, est mort en 2002, mais "I fought the Law", "London Calling" "Magnificent Seven" ou "Janie Jones" résonnent encore à nos ZOReilles, comme en témoigne ce cliché pris récemment par un émule de ZOR dans une rue de New York.

Strummer, East Village

Le Clash est mort, oui, mais le cadavre bouge encore. Car à bien écouter The Good, the Bad & the Queen, le nouveau groupe de Damon Albarn (Blur, Gorillaz), on y retrouvera quelques sonorités dignes du Clash période "Sandinista". Rien de surprenant à cela car le bassiste de The Good, the Bad & the Queen n'est autre que Paul Simonon, autrefois bassiste de Clash, et auteur de l'inoubliable reggae-punk "Guns of Brixton". L'album sorti le mois dernier vaut en tout cas le détour.

Quant à Mick Jones, l'ancien guitariste de Clash, après avoir été un des pionniers de la House et de l'utilisation des samples avec son groupe Big Audio Dynamite dans les années 80 et 90, le voici de retour, sans maison de disque, et plus punk que jamais (malgré quelques cheveux en moins), avec Carbon/Silicon, groupe fondé avec Tony James, autre ex-punk qui avait sévi naguère dans les rangs de Generation X puis Sigue Sigue Sputnik.
Depuis 2004, les deux rebelles quinquagénaires balancent leurs bidouillages electro-rock sur internet, tels "MPFree", hymne au téléchargement "pirate" de musique. Deux albums ont ensuite vu le jour et ont été livrés aux internautes au cours de leur élaboration ("Western Front" et "A.T.O.M." en sont à la version 2.0).
Déjà, le dernier album de B.A.D., "Entering a new ride", avait été diffusé gratuitement sur internet, faute de distributeur, mais cette fois, Mick et Tony ont décidé eux-mêmes de se passer de maison de disque, ce qui ne les empêche pas de faire avec Carbon/Silicon de nombreux concerts (notamment en première partie de Patti Smith ou Rachid Taha).
Le fait qu'une pointure du rock comme Mick Jones (auteur en 1982 d'un tube planétaire comme "Should I stay or should I go ?") ait fait le choix de la diffusion libre est un beau bras d'honneur à l'industrie du disque et constitue un signe encourageant pour tous les partisans du libre, notamment après les initiatives similaires prises ces dernières années par des artistes aussi variés que Gilberto Gil ou les Beastie Boys.

Simonon a repris sa basse. Jones fait toujours le punk avec sa voix de canard. Topper Headon, le batteur (auteur du fameux "Rock the Casbah" repris dernièrement par Rachid Taha) est-il sorti de l'enfer de la drogue ? La rumeur le verrait bien rejoindre Carbon/Silicon prochainement. Non, The Clash n'est pas tout à fait mort. Dommage que Joe Strummer ne soit pas disponible pour le moment.

Voici, en guise de première mise en ZOReille, deux titres de Carbon/Silicon :
"Nothing but the Truth"

"Why do men fight ?"
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