Beck scientologue

Depuis quelque temps, ZOR songeait à consacrer un article de sa rubrique "ZORgoûts" à Beck, artiste inclassable, bidouilleur de génie, qui depuis 1993 réjouit la ZORde de ses mélanges sonores improbables (folk, rock, rap, soul, funk).
Outre les albums incontournables tels que "Odelay" et "Mellowgold", Beck avait aussi produit de véritables petits bijoux tels que le délirant "MTV makes me want to smoke crack", le superbe titre bossa nova déjanté "Deadweight", l'émouvant "Cold Brains" ou le très festif "Sexx Laws". Au début des années 2000, il avait fait quelques concerts accompagné par les Flaming Lips (autre valeur sûre au sujet de laquelle il conviendra de revenir) et puisé quelques sonorités dans le répertoire du divin Serge (Gainsbourg, bien sûr). ZOR lui-même avait eu l'occasion à deux reprises d'écouter Beck en concert, d'abord aux Eurockéennes de Belfort, en première partie des Red Hot Chili Peppers (contraste assuré !), puis au Zénith de Paris : les envolées suraigues de la voix de Beck sur le titre "Debra" ont laissé une marque indélébile en cette ZOReille.

Il était donc naturel d'inclure Beck au tableau de chasse sonore de la ZORde. Mais au détour d'une page de Wikipédia, ZOR lut cette phrase avec stupeur : "le chanteur est affilié à l'Eglise de Scientologie". Argh !

S'il est certain que c'est l'oeuvre d'un artiste qui importe, et non sa vie privée ou ses engagements religieux, philosophiques ou politiques, il n'en demeure pas moins que la déception était grande.
On objectera que le monde de la musique regorge de personnages douteux et néanmoins talentueux, bigots torturés comme Nick Cave, satanistes comme Led Zeppelin, ou pire, proches des milieux néonazis tels Bertrand Burgalat. Sans compter les innombrables artistes noirs américains qui ont appris la musique à l'église. Cela remet-il en cause la qualité de leurs oeuvres ?
Certes, la Scientologie sent particulièrement le souffre et est souvent évoquée comme l'une des sectes les plus dangereuses, ce qui permet à bon compte d'oublier que toutes les religions sont nuisibles, une religion n'étant jamais qu'une secte ayant réussi.
On objectera encore qu'une ZOReille qui parle à la troisième personne et se prétend entourée d'une ZORde d'adeptes est bien mal placée pour faire la leçon, et que c'est un peu "la merde qui se fout des chiottes" pour parler de façon imagée. Pour sa défense, ZOR rappelle tout de même qu'il n'est qu'une ZOReille et est donc incapable de pratiquer sur des enfants les actes dont sont coutumiers nombre de prêtres et de gourous, et que le ZORculte n'est qu'un jeu virtuel qui n'est soumis à aucun dogme, même en matière de musique (vous pouvez tout de même acheter le Coton-Tige Miraculeux ou la Boule-Quiès Sacrée pour la modique somme de 200 € pièce à partir de cette page : http://incaudavenenum.label.free.fr/acheter/).
On objectera aussi que Beck est apparemment un scientologue de la deuxième génération, comme le montre un article très détaillé et d'ailleurs un peu fouille-merde sur un site anti-secte en anglais (http://www.lermanet.com/beck/). Né de parents scientologues, il n'a sans doute jamais acquis l'esprit critique et le libre-arbitre nécessaires pour se détacher de l'influence de la secte. En fin d'article apparaît d'ailleurs un témoignage amusant, celui de Thom Yorke (leader de Radiohead) qui explique que "Mr. Scientology" a essayé de le convertir, mais que c'était peine perdue avec quelqu'un d'aussi strictement anglican. La merde et les chiottes, encore...

La pillule est pourtant amère, et quiconque aura essayé de s'introduire une pillule dans le conduit auditif comprendra de quoi ZOR veut parler.
Il sera désormais difficile d'écouter la musique de Beck avec le même enthousiasme qu'autrefois.