ZORizons
Maniax Memori II (le retour)
"L'art de la guerre", deuxième album de Maniax Memori, est sorti.
On y retrouve bien sûr les gros sons de batterie très compressés qui faisaient déjà une partie de la saveur du précédent album. L'ensemble est toutefois beaucoup plus bruitiste et expérimental et ne se laisse apprivoiser qu'après plusieurs écoutes.
A conseiller donc surtout aux ZOReilles averties.

Un extrait : Amerikal (By the inequities of the Selfish, and the tyranny of Evil Men)

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Maniax Memori
"Fou de la mémoire" ou "Mémoire du fou" ? En fait, Maniax Memori est l'anagramme du vrai nom d'un artiste complet, qui exerce ses talents aussi bien dans la musique que dans l'image ou l'informatique.

Après avoir formé dans les années 90 un groupe de rap, le Komité Mité, dont on trouve encore les oeuvres sur internet, il a réalisé en 2006 un premier album solo titré "L€ktro Pöppe". Il revendique les influences d'Aphex Twin, Zooropa, Pan Sonic ou même Depeche Mode. ZOR, de son côté, évoquerait volontiers aussi DJ Shadow, DJ Krush, Pepe Deluxé ou encore Amon Tobin. Les morceaux, instrumentaux, mélangent allègrement expérimentations électroniques et pop musclée, le tout assaisonné de quelques détournements vocaux de personnages historiques (exemple : l'appel du 18 juin sur "the free mix").

Maniax Memori participe aussi à un duo, k. Rockshire, qui a commis, toujours en 2006, "the doggystyle EP", dans un style électro-ukulele à tendance canine.
En solo cette fois, devrait sortir prochainement un deuxième album intitulé "l'art de la guerre" que ZOR vous recommande les yeux fermés (façon de parler puisque ZOR — faut-il encore le rappeler ? — n'est qu'une ZOReille).

Cerise sur le gâteau, et preuve incontestable de son bon goût, Maniax Memori a aussi participé à plusieurs orgies sur MCP (Mon Cul Prod).

Voici deux titres à écouter, extraits de l'album "L€ktro Pöppe" :
"It's not jazzz"

"Fucked TH. rbbr"
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Les séquelles du Clash

The Clash est mort au milieu des années 80, après avoir chamboulé le rock dès les débuts du mouvement punk (1977), et non sans avoir commis quelques incursions en territoire reggae, dub, funk ou pop.
Joe Strummer, le chanteur, est mort en 2002, mais "I fought the Law", "London Calling" "Magnificent Seven" ou "Janie Jones" résonnent encore à nos ZOReilles, comme en témoigne ce cliché pris récemment par un émule de ZOR dans une rue de New York.

Strummer, East Village

Le Clash est mort, oui, mais le cadavre bouge encore. Car à bien écouter The Good, the Bad & the Queen, le nouveau groupe de Damon Albarn (Blur, Gorillaz), on y retrouvera quelques sonorités dignes du Clash période "Sandinista". Rien de surprenant à cela car le bassiste de The Good, the Bad & the Queen n'est autre que Paul Simonon, autrefois bassiste de Clash, et auteur de l'inoubliable reggae-punk "Guns of Brixton". L'album sorti le mois dernier vaut en tout cas le détour.

Quant à Mick Jones, l'ancien guitariste de Clash, après avoir été un des pionniers de la House et de l'utilisation des samples avec son groupe Big Audio Dynamite dans les années 80 et 90, le voici de retour, sans maison de disque, et plus punk que jamais (malgré quelques cheveux en moins), avec Carbon/Silicon, groupe fondé avec Tony James, autre ex-punk qui avait sévi naguère dans les rangs de Generation X puis Sigue Sigue Sputnik.
Depuis 2004, les deux rebelles quinquagénaires balancent leurs bidouillages electro-rock sur internet, tels "MPFree", hymne au téléchargement "pirate" de musique. Deux albums ont ensuite vu le jour et ont été livrés aux internautes au cours de leur élaboration ("Western Front" et "A.T.O.M." en sont à la version 2.0).
Déjà, le dernier album de B.A.D., "Entering a new ride", avait été diffusé gratuitement sur internet, faute de distributeur, mais cette fois, Mick et Tony ont décidé eux-mêmes de se passer de maison de disque, ce qui ne les empêche pas de faire avec Carbon/Silicon de nombreux concerts (notamment en première partie de Patti Smith ou Rachid Taha).
Le fait qu'une pointure du rock comme Mick Jones (auteur en 1982 d'un tube planétaire comme "Should I stay or should I go ?") ait fait le choix de la diffusion libre est un beau bras d'honneur à l'industrie du disque et constitue un signe encourageant pour tous les partisans du libre, notamment après les initiatives similaires prises ces dernières années par des artistes aussi variés que Gilberto Gil ou les Beastie Boys.

Simonon a repris sa basse. Jones fait toujours le punk avec sa voix de canard. Topper Headon, le batteur (auteur du fameux "Rock the Casbah" repris dernièrement par Rachid Taha) est-il sorti de l'enfer de la drogue ? La rumeur le verrait bien rejoindre Carbon/Silicon prochainement. Non, The Clash n'est pas tout à fait mort. Dommage que Joe Strummer ne soit pas disponible pour le moment.

Voici, en guise de première mise en ZOReille, deux titres de Carbon/Silicon :
"Nothing but the Truth"

"Why do men fight ?"
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The Bishop Invaders et Chapter 9

Ayant laissé traîné sa ZOReille du côté de la Flèche d'or, salle de concert parisienne logée dans une ancienne gare de la petite ceinture, ZOR a découvert que la Britpop n'était pas morte. Certes, Blur n'émet plus que des gorilleries, Ride s'est évaporé et Oasis se contente toujours de frimer dans les stades, mais la relève est bien là avec The Bishop Invaders.
Nous viennent-ils de Manchester ou de Liverpool ? Non, de Colombes. Oui, Colombes, en France, où ZOR ignorait que des Mods à la sauce british pussent sévir. Car leur pop élégante et pourtant énergique est vraiment digne de l'outre-Manche. Certains morceaux, pour lorgner aussi outre-atlantique, font également penser aux Dandy Warhols dans leurs meilleurs jours.
Un mini-album (6 titres) est actuellement en écoute sur myspace et en vente sur iTunes (sortez vos picaillons : ça vaut le coup), ne serait-ce que pour le très beatlesien "One time".
A découvrir aussi et surtout en concert (notamment le morceau "Rock Crusader", qui déchire sa mère).

Après la prestation des Bishop Invaders, la ZOReille de ZOR était déjà bien remplie de gros son, mais il restait à écouter le groupe Chapter 9, lui aussi français mais chantant en anglais. Registre pop également (mais plus calme que les Bishop), dans la veine par exemple de Coldplay. Le chanteur a une vraie belle voix émouvante qui rappelle un peu celle de Tom McRae.
ZOR recommande particulièrement l'écoute de "Monkey" et "In the universe" (voir la ZORlection BnFlower de la semaine).

Bref, pas la peine de prendre le shuttle : la pop anglaise existe désormais en version frenchy.

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Boulbar

Tandis que ZOR se faisait dorer la ZOReille outre-atlantique, vous avez peut-être eu l'occasion d'écouter les trois morceaux de Boulbar sélectionnés dans le BnFlower de la semaine (une semaine qui n'aura jamais duré que 40 jours : ZOR fait fi des vulgaires contingences temporelles).

Boulbar se situe lui-même dans la mouvance de la "nouvelle chanson française" et on lui prête des influences gainsbourgiennes. Les amateurs du genre y verront peut-être aussi des comparaisons possibles avec Néri, Miossec, Julien Baer ou même Benjamin Biolay. Pour sa part, ZOR apprécie plus particulièrement l'utilisation efficace et sobre de chaleureux sons d'orgue.

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Un peu de chanson
Cette semaine, ZOR a sélectionné le groupe La Blanche dans BnFlower. En dépit d'un nom contestable (apparemment, ce serait le nom de famille du chanteur, et non un hommage à la chnouf), le titre "Alcoolique", par exemple, vaut le détour (ainsi que son remix "Macumba night").

Le style est éclectique, avec une voix aux intonations proches d'un Julien Baer.
A en croire sa propre présentation, La Blanche est "...l’alliance de l’une des meilleures plumes actuelles avec un groupe assez affranchi pour piocher à la fois chez Brassens et dans l’électronique, ou mélanger du disco avec du Noir Désir. La Blanche est une sorte de Franz Ferdinand hexagonal électro-niqué, Léo Ferré en visite chez Massive Attack ou Jacques Brel chez les Rita Mitsouko. Un groupe moderne, quoi..."

(à découvrir sur BnFlower ou sur Jamendo)
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WIMP
Non, Pavement n'est pas mort. Ce groupe américain de noisy pop intello déjantée des années 90 a bel et bien disparu, mais on se souvient encore de l'album "Wowee Zowee", avec notamment le morceau "Grave architecture", qui a bercé toute une génération de postadolescents, survivants désabusés du mortel ennui des années 80 de merde (pour briller en société, il convient de compléter toute allusion aux années 80 par l'expression "de merde").

Certes, le chanteur Stephen Malkmus et le guitariste Scott Kannenberg officient toujours dignement en solo, mais ils n'ont pas conservé pleinement la grâce d'antan.

Or, voici qu'un groupe français relève le flambeau de la pop désarticulée. Il s'agit de WIMP, dont ZOR a sélectionné trois titres dans le BnFlower de cette semaine.

Télécharger : Magic Land en mp3
Télécharger : Internal Logic of modern man en mp3
Télécharger : Chiaroscur en mp3

(à découvrir sur BnFlower)
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ZORlection BnFlower de la semaine
BnFlower est un réseau qui permet aux Fleurs (les musiciens) de se faire butiner par les Abeilles (les diffuseurs du ouèbe).
ZOR a décidé d'en faire son miel.

Voici une première ZORlection au sein de laquelle ZOR vous recommande plus particulèrement le morceau "Unity", hymne rock à la musique libre dont les sonorités ont un petit arrière-goût de Noir Désir et Fugazi.

Ignazio : Unity (télécharger en mp3)
Solcarlus : Fond sonore n°6
Supermanu : Même si

(à découvrir sur BnFlower)
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Manuzik
Découvert sur Jamendo, Manuzik est un musicien amateur (éclairéWinking originaire de Tokyo. Il produit une musique electro jazzy à tendance big beat, à mi-chemin entre Saint-Germain et Fatboy Slim.

Le morceau "Fatbackbeat" est tiré du mini-album "Nouvelles shortstories" (2003) que ZOR a particulièrement apprécié, car ZOR aime le bon gros Boum Boum qui groove.

Télécharger : Fatbackbeat en mp3
cc
podcast
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Nuit blanche
The White Nite est le nom d'un mini-album de 2 titres réalisé par de jeunes Bretons visiblement adeptes des Dandy Warhols et du Brian Jonestown Massacre (d'aucuns y trouveront également des relents floydiens, ce qui n'est guère étonnant quand on sait que le groupe qualifie lui-même son style de "dream-pop psychédélique à veiller couché"). L'écoute révèle un son qui sent la démo faite avec peu de moyens, ce qui n'en est que plus prometteur.

Le titre "Dissension Era", long (14'42 !) et planant, est marqué par des riffs de guitare répétitifs et obsédants qui en font un petit bijou, malgré quelques sons midi (batterie, vibraphone, synthéWinking assez pauvres.
ZOR attend la suite avec impatience.

Télécharger : Dissension Era en mp3
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